• Soyons à la hauteur des idéaux des fabricants de papier toilette.

    La saison est propice au pathos nécrologique sur les réseaux de nos pâturages épistolaires défaillants. Tous ces artistes qui meurent et même pas le décès d'un politicien pour nous consoler et redonner un peu de minium orangé à ce cadre de mélancolie.

    En ce moment même une armée de journalistes de la nouille s'appliquent dans les hôpitaux, les morgues, et autres endroits funestes à rechercher des noms de célébrités pour bénéficier du buzz de ce début d'année.

    Dans une semaine, s'ils ont de la chance ils auront de nouveau un massacre, une épidémie, une catastrophe pour remettre du charbon dans cette chaudière à publicités qui ne doit jamais s'éteindre.

    Il faut vendre des encarts, il faut vendre des encarts ! Telle est l'obsession existentielle de la Presse, à la fois cri de jouissance et d'angoisse.

    Ne croyez pas que je méprise un métier dont le cruel dilemme est de vendre de l'information sans jamais informer, un véritable cauchemar pour la raison cette exigence qui demande tant d'efforts pour se débarrasser de ses scrupules. ( Oui, car ils ont des scrupules, des hontes, et des amis dans la politique quand ce ne sont des bubons mal placés. )

    Mais la Presse Française mérite son nom, elle est au peuple ce qu'elle sait être au citron..

    Et ce monde est cruel, cela nous distrait quelque peu de l'incroyable ennui d'une époque sans idéologie ou même l'invention de nouvelles lessives ne nous émerveille plus.

    En faits, nos vieux artistes s'en vont et nous mourront d'ennui à ne pas en voir arriver de jeunes, et voilà d'où vient notre réelle et véritable tristesse; c'est le talent qui meurt, ce sont nos rêves, nos folies,nos espoirs.

    Ne resteront que les regards vides de nos charlatans, les mensonges des marchands de savon, les idéaux des fabricants de papier toilette, et ce vent du néant tellement admiré par les contempteurs de nos ivresses, et tous ces esclaves admiratifs de ce progrès à leur juste mesure.

    Marchons ! Marchons! et marchons et marchons et marchons. ( Hymne de la pauvreté).

    - Tom Soluble -  - 2016 -


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