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  • Rhume et patraquie de la tête.
    - 1 octobre 2016 -

    Vous avez couru tout nu dans les champs et les forêts, ( on ne veut pas savoir pourquoi) et maintenant vous avez le nez qui coule, des frissons, des éternuements.

    Et bien, voilà, vous avez attrapé le rhume et cela n'a aucun rapport avec votre course champêtre. Le rhume est une maladie transmise par un virus.
    Il y a plus de 200 catégories de virus capables de transmettre le rhume sans parler des partis politiques.
    Un virus c'est un personnage minuscule attentif à obéir à n'importe quel caporal, il se croit investi d'une mission militante et pense toujours qu'il a compris « quelque chose » que tout le monde devrait comprendre, et ce n'est pas plus compliqué que ça, le monde serait changé. ( Soupere!),
    Mais voilà, les gens serviles n'obéissent qu'aux gens serviles et cela provoque éternuements, coulures du nez, discours, irritations de la gorge, des bronches, des poumons, puis irritations nerveuses et t’arrête un peu de me regarder comme ça, tu veux ma photo ?!

    Quand les gens sont enrhumés ils se consolent en disant « c'est un rhume de cerveau » , style, « moi au moins j'ai un cerveau ». Pour certains c'est d'ailleurs vrai et dans les cas les plus graves c'est ce cerveau qui s'écoule par le nez d'où le nom de la pathologie.

    Il existe aussi un nombre incroyable de rhumes des pieds, mais les malades n'en parlent jamais, ils ont honte et puis les gens se moquent « rhume des pieds ? Bein vi tu es pas du genre à avoir une autre extrémité menacée... »

    Le cerveau, c'est plus classe. 
    - Ouais, tu vois Clotilde j'ai une de ces migraines je crois que ce soir je vais faire un break sur ma réflexion concernant la physique nucléaire, t'as pas un médoc façon éclate de chwale que je me requinque ?

    Comment soigner le rhume ? Tous les médicaments que j'ai essayé guérissent le rhume en 7 jours, on pourrait très bien ne rien prendre mais on perdrait l'impression de participer et on ruinerait notre pierredecoubertinerie nationale.

    Il y a bien sur des méthodes naturelles, schnaps, paracétamol, ( c'est une plante qui pousse dans les pharmacies) ( vous avez remarqué comment certaines pharmaciennes sont jolies ? Ce serait pécher que de ne jamais être malade. ) , l' Aspirine vous savez que vous êtes guéris quand vous arrivez à dire Acide acétylsalicylique .

    Et puis le bon vieux grog des familles, un quart schnaps, un quart citron, un quart de schnaps encore, un quart de sucre, et, s'il reste de la place dans la bassine on peut faire le complément avec du schnaps. Parfois ça fait tellement mal au foie que l'on finit par tomber amoureux de son rhume, c'est une méthode allemande.

     

    Tom Soluble. Rhume et patraquie de la tête.

     

    Avertissement : Les renseignements fournis par cet article ne remplacent pas une consultation médicale.


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  • 18 octobre 1967

    Cher Ginsberg angélique,

    Hier soir je vous ai entendu parler de tout ce qui vous passait par la tête à propos de New York et de San Francisco, avec leurs fleurs. Je vous disais quelque chose à propos de l’Italie, qu’on ne trouve de fleurs que dans les forêts. Votre ville est une ville de fous, la mienne est une ville d’idiots. Vous vous rebellez contre la folie avec la folie (en donnant des fleurs même aux policiers) mais comment peut-on se révolter contre l’idiotie ? Telle était la teneur de notre bavardage. Bien meilleure était votre rôle dans nos conversations et je vous ai dit pourquoi : car dans votre révolte contre les assassins de la bourgeoisie patriarcale, vous les forcez à rester derrière leur propre milieu… Conscients de votre position sociale (oui, en Italie nous nous exprimons ainsi) vous êtes de ce fait, forcé d’inventer encore, complètement, jour par jour, mot par mot, votre langage révolutionnaire. Tous les hommes américains sont contraints d’être des inventeurs de mots ! Ici, au contraire nous (même ceux âgés maintenant de seize ans) avons déjà notre langage révolutionnaire avec sa propre éthique derrière. Même les Chinois parlent comme des fonctionnaires. Moi aussi — comme vous le voyez. Je n’ai pas réussi à mêler prose et poésie (comme vous le faites) et je ne parviens jamais à oublier, pas même là tout de suite, que j’ai des obligations linguistiques.

    Qui nous a donné – tant jeune que vieux – la langue officielle de la protestation ? Le marxisme, soit la seule veine poétique et le souvenir de la Résistance, qui ravive les pensées du Vietnam et de la Bolivie. Pourquoi je regrette le langage officiel de la protestation que la classe ouvrière, à travers son idéologie bourgeoise, m’a donné ? Car il s’agit d’un langage qui n’oublie jamais l’idée de pouvoir et qui est donc toujours pratique et raisonnable. Mais le pragmatisme et la raison ne sont-ils pas les mêmes dieux qui ont rendu fous et idiots nos pères bourgeois ? Pauvres Wagner et Nietzsche ! Ils ont subis leur propre culpabilité. Et ne parlons pas de Pound ! Il fut selon moi un scrupule… une fonction… la fonction que leur ont donné la société des pères fous et idiots, cultivateurs du pragmatisme et de la raison — pour garder le pouvoir, pour se détruire eux-mêmes ? Rien ne donne un sens, un sentiment de culpabilité plus profond et incurable que de conserver le pouvoir. Est-il incroyable alors que ceux qui détiennent le pouvoir veulent mourir ? Et de ce fait tout le monde — du divin Rimbaud au fondant Kavafy, du sublime Machado au tendre Apollinaire – tous les poètes qui ont lutté contre le monde du pragmatisme et de la raison, n’ont rien fait d’autre que de préparer le terrain comme des prophètes du dieu de la Guerre que la société invoque : un Dieu exterminateur. Hitler en forcené d’un film comique… quand en Amérique — où vos poètes invoquent un second Hitler qui accomplirait ce qui n’a pas réussi la première fois : le suicide du monde — si la non-violence est une arme pour la conquête du pouvoir, cela sera bien pire la seconde fois. Mais, en même temps, renoncer, dans ce même mysticisme prodigieux de la Démocratie de la Nouvelle Gauche, renoncer, sauf à la Sainte Violence, ainsi qu’à l’idée de la conquête du pouvoir de la part du Juste, signifie laisser le pouvoir entre les mains des fascistes qui le détiennent en tous lieux et de tous temps. Si telles sont les questions, je ne saurais comment y répondre. Et vous ?

    Je vous embrasse affectueusement sur votre barbe épaisse,

    Votre Pier Paolo Pasolini

    Lettre de Pier Paolo Pasolini à Allen Ginsberg


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  • De Williams Burroughs. COMMENT ARRETER DE FUMER (A propos du best-seller Hoiv To Stop Smoking par Herbert Brean Pocket Books 1975; édition originale 1959.) Il est curieux de noter que le tabac, de toutes les drogues la plus répandue et la plus utilisée, s'avère avoir les statistiques de mortalité les plus concluantes. Les mêmes statistiques pour le cannabis serviraient sans aucun doute à justifier et à maintenir les lois existantes qui le concernent, mais personne n'a jusqu'à ce jour proposé d'interdire la fabrication, la vente et la possession de tabac... Les statistiques sur l'emploi du tabac et sur le cancer du poumon, quoique largement répandues, semblent avoir peu d'effet sur les fumeurs, même ceux d'âge moyen ou plus âgés qui savent pertinemment qu'ils risquent dans l'immédiat un cancer du poumon. Ils savent bien qu'ils devraient arrêter, et pourtant ils ne savent pas comment arrêter. Le livre dont je vous parle vous le dit. Son auteur offre une garantie de remboursement : « Si vous n'arrêtez pas de fumer après avoir lu ce livre et en avoir essayé les méthodes reconnues, le livre vous sera remboursé. » J'ai acheté ce livre ; j'en ai suivi les instructions ; j'ai arrêté de fumer - au bout de quinze ans à deux paquets par jour. Avant de lire le livre de Brean, j'avais vainement tenté de me rationner à un paquet par jour, avais piteusement échoué, et j'étais profondément convaincu que toute tentative était sans espoir. Quels mots magiques m'ont permis, ainsi qu'à tous ceux qui l'ont lu, d'arrêter de fumer ? La première étape est d'être sûr que vous voulez arrêter. Oui, pensez à tout ce que vous aimez dans le fait de fumer. Si vous voulez encore arrêter, continuez votre lecture et vous y arriverez. Si vous ne voulez pas arrêter, passez à autre chose. C'est ça : pensez-y. Pensez-y calmement et avec sangfroid, sans peur ou désespoir. Bien d'autres y sont arrivés - vous le pouvez aussi. Examinez cette idée objectivement. N'essayez pas de prendre de bonnes résolutions sans y croire fermement. Pensez-y - un point, c'est tout. Vous n'y pouvez rien ? C'est comme le temps qu'il fait ? Eh bien regardez longuement et calmement le temps qu'il fait en climat de tabac, et voyez si vous aimez ce climat ou pas. Regardez-vous en train d'attendre déjà la cigarette suivante - vous vous réservez un petit plaisir pour quand vous rentrerez du supermarché ballotté d'une clope à l'autre du matin au soir vos mains ne vous appartiennent même plus toujours fourrées dans la poche pour en ressortir une autre vous ne vous souvenez même pas avoir fumé celle d'après et celle d'après jusqu'à ce que vous aperceviez le tas de mégots dans le cendrier, le premier paquet est déjà terminé à trois heures de l'après-midi... La bouche sèche, il panique quelques instants quand il voit qu'il ne lui reste que trois Senior Service... Ouf mon Dieu ! il y avait un paquet neuf dans un tiroir ! Et le cancer soupire de soulagement depuis les cellules qui ont besoin du goudron, du cyanure et de la nicotine pour vivre et respirer. Si vous pouvez examiner tout cela sans réaction émotive, du degré zéro de la tabagie (c'est-à-dire du point où vous arrêtez en pensée), vous avez déjà en fait arrêté : en atteignant le point où vous pouvez considérer la chose, à savoir un point futur où vous arrêtez de fumer. Mais vous, vous voulez arrêter, tout en étant persuadé que vous en êtes incapable - sans même essayer, sans même envisager d'essayer... Et vous vous dites que vous ne pourriez même pas supporter un voyage en avion de trois heures sans fumer, au point que vous dégainez plus vite que John Wayne lorsque le signal « Interdit de fumer » s'éteint. Et pensez aussi aux statistiques sur le cancer. N'essayez pas de vous faire peur ; contentez-vous d'y penser. Les médecins parlent déjà d'épidémie. Tiens, voilà une idée pour un roman de science-fiction : le nombre des cancers augmente régulièrement et atteint les dimensions d'une lame de fond ; le cancer accéléré colle une tumeur au fumeur en quelques semaines ; le tabac s'avère être une arme à distance des Vénusiens conçue pour exterminer les Terriens. Ils commencent par tuer ou affaiblir les anticorps, puis ils éclosent des tumeurs. Allons, ne vous faites pas peur ; regardez simplement : vous regardez le cancer dans les yeux. Bruit mou d'un poumon atteint qui atterrit dans le bac opératoire sanguinolent... « Fumer une (marque de cigarette...) est super après une grosse opération chirurgicale » a déclaré le docteur Caspar Higgin après avoir retiré un poumon à son frère jumeau. Vous avez donc réfléchi à tout ça. Maintenant, dressez la liste de tout ce qui vous déplaît dans le fait de fumer et gardez-la toujours sur vous. Si vous y avez pensé, la liste est déjà toute prête dans votre tête. Eh bien maintenant, choisissez votre moment et arrêtez. Pas de diminution, pas de rationnement : a-rrê-tez. Ne vous autorisez aucune exception. Le premier jour, vous n'y croyez pas sérieusement vous pouvez toujours recomnencer demain. Mais il se trouve que vous ne recommencez pas. Le troisième jour, vous savez à ne pas s'y tromper que vous avez arrêté, et que vous préférez comme vous êtes maintenant à ce que vous étiez quand vous fumiez. Et maintenant, vous êtes capable de voir quel esclavage sinistre et sordide est le tabac. Tenez, une grande dame très respectable qui essayait de s'arrêter s'est ruée hors de chez elle à minuit en pyjama, crevant littéralement de trouver des cigarettes et s'est mise à ratisser le caniveau et les cendriers publics... Et Oscar Wilde se retrouvait souvent nez à nez avec un jeune ami à lui cherchant à quatre pattes par terre des mégots à rallumer. Observer ce qui se passe quand vous arrêtez de fumer vous apprendra un tas de choses sur la fonction réelle de la fumée. Déjà, les gens allument une cigarette pour cacher une douleur, un ennui, une gêne. Vous vous souvenez des publicités pour les cigarettes Murad ? • Vous vous sentez gênée... ? » (le mari rentre plus tôt que prévu) « Soyez nonchalante : allumez une Murad ! » Et quand le docteur vous dira que vous avez un cancer aux deux poumons, soyez nonchalante : allumez donc une Murad - au point où vous en êtes... Je revois ce vieux Burroughs qui fume vague saccadé lointain dans une comédie des années vingt où il est toujours deux plombes du mat et où des aristocrates languissants bâillent des ronds de fumée. On nous présentait ça dans les publicités comme quelque chose de charmeur, l'insigne de la virilité et de la sophistication. Aujourd'hui, je le vois comme une habitude dégoûtante, ruineuse et négligente. Fumeurs de tous les pays, regardez-vous dans votre glace. « Voilà de vilains gestes » - le docteur Folamour donne une tape à son autre main qui rampe hors de sa poche. On pourrait organiser des jamborees de non-fumeurs... • Oh ! je savais qu'il fallait que j'arrête... » • Ça m'est venu tout d'un coup : je me suis dit " Rien ne m'y oblige "... » • Je sais très bien tout ce qu'on raconte... » Ils se roulent les uns sur les autres à se féliciter réciproquement jusqu'à ce que les ouvriers du tabac au chômage leur tombent dessus. Seulement, ils courent tellement plus vite!... Et ils se dispersent en rigolant joyeusement. Les affiches de marques de cigarettes moisissent sur les murs, se décollent et claquent dans le vent. Des stars pop radieuses enlèvent leur pantalon en feuilles de tabac. L'industrie du tabac est à la ruine. Oh, il y avait bien quelques individus qui fumaient cinq cigarettes par jour - ils feront pousser leurs propres plants, pour ce qu'ils rapportaient, ceux-là et quelques vieux fumeurs de pipe. Ça prend, c'est fou : on tourne des films entiers où personne ne fume. Il devient bientôt aussi déplacé de sortir un paquet de cigarettes que de se balader en étole de vison. « Dans cette fureur insensée, ils vont se tourner vers d'autres produits » avertit sèchement un ancien président de Tobacco Amalgamated. Et comment ! Un tas d'autres vieux produits ! Quand on arrête de fumer, ce sont toutes nos habitudes qui sont remises en question. Vous vous mettez soudain à regarder longuement et calmement tout ce que vous pensez et faites. Quelle part de vos pensées et de vos actes repose-t-elle sur la conviction que vous ne pouvez rien y changer? Vous venez de vous prouver que vous le pouviez : dans ces conditions, pourquoi vous en tenir aux cigarettes ? Vous pouvez renoncer à n'importe quoi et à n'importe qui. « Désolé, vieux... tu n'es plus pour moi qu'une sale habitude ! » (Traduit par Philippe Mikriammos.)


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  • Reliquat de la nuit, je vais feuilleter le livre de Roque Dalton qui m'observe en ce moment comme une arme trop chargée, c'est devenu étrange de lire les textes d'un poète révolutionnaire, ce livre me regarde, il me parle déjà, il est inquiétant ce livre, il fait le bruit d'une horloge, il a les yeux de Roque et les vrais cocus et les faux cocos menacent tout autant que les troupes sanguinaires yankees avec leur coca coma de mort idéologique.

    Il faut maintenant prévenir Dieu que le destin de la planète Terre sera d'être un super marché construit sur un cimetière d'enfants salvadoriens.

    Ici, les glands des palais, énoncent des arguments avec le projet de ne rien faire d'autre que de s’empiffrer après les élections et de léguer leurs flatulences aux chaînes de télévision.

    Mon ami Roque, je sais que tu ne m'aurais pas permis de t'appeler " ami " moi qui ne suis pas assez important pour être assassiné, tu me hantes , j'ai appris que les peuples pauvres n'ont pas de patrie mais ils ont été décervelés avec des produits scolaires allégés et ils veulent mourir entre eux pour enrichir les maîtres.

    Le livre de Roque est à portée de ma main, il me dit " pourquoi mourir ailleurs que dans une révolte ? " Je lui réponds, " Parce que c'est bientôt Noël et que je suis d'un peuple déjà mort".

    I'm singin' in the rain. Jamais de la vie, jamais, et j'en appelle à la balistique, ce livre ne pourrait me protéger d'un calibre 9.

     

    -Tom Soluble - ( Le jour où le petit Poucet m'a jeté un caillou ).


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